Comprendre la Mérule et son Environnement de Prédilection
La mérule pleureuse, souvent nommée « cancer de la maison », est un champignon lignivore redouté dans l’habitat. Son nom scientifique Serpula lacrymans souligne sa capacité à décomposer le bois en raison d’une enzyme spécifique lui permettant de digérer la cellulose. Ce fléau des bâtiments se propage dans les zones humides et mal ventilées, affectionnant particulièrement les bois humides dont l’humidité dépasse les 20%. Sa propension à se développer dans des environnements pauvres en lumière et riches en matériaux organiques constitue un risque considérable pour les structures en bois.
La mérule pleureuse : le cancer de la maison
Le béton, matériau de construction composé de ciment, de sable, de gravier et d’eau, est réputé pour sa solidité et sa pérennité. Sa composition inorganique le rend naturellement résistant à la plupart des formes de biodétérioration, y compris les attaques fongiques. Ainsi, le béton en lui-même ne constitue pas un substrat nutritif pour la mérule ou d’autres champignons lignivores. En revanche, bien que la mérule soit incapable de se nourrir directement du béton, la question de son interaction avec ce matériau demeure pertinente dans le contexte des habitats infestés.
La Mérule Peut-elle Compromettre l’Intégrité du Béton?
La menace que présente la mérule envers le béton n’est pas directe, car le champignon n’attaque pas le matériau en tant que tel. Néanmoins, elle peut occasionner des dommages indirects. Par exemple, un bâtiment affecté par la mérule verra souvent ses éléments en bois pourrir, ce qui peut altérer la stabilité des structures supportées par ces éléments et par conséquent, exercer une pression atypique sur le béton environnant. De plus, la présence de mycélium et de spores peut contribuer à une dégradation de l’atmosphère ambiante, affectant potentiellement d’autres matériaux sensibles à l’humidité.
Les Interactions entre Mérule et Matériaux de Construction Divers
La mérule se concentre sur la consommation de matière cellulosique, évinçant ainsi le béton comme cible directe de détérioration. Cependant, son mycélium invasive peut s’étendre à travers les interstices et fissures du béton pour atteindre des zones contaminables. En cas de construction mixte où le béton côtoie des structures en bois, cette propagation peut représenter un danger pour l’intégrité globale du bâtiment.
Il est essentiel d’identifier la proximité des matériaux organiques susceptibles d’être atteints par le champignon. Par exemple, si la mérule pénètre dans un espace où le béton entoure des éléments de bois, le champignon peut éventuellement les atteindre en traversant les espaces poreux, joints ou fissures du béton.
Lutte et Prévention Contre la Mérule dans l’Habitat
La prévention et le contrôle de la mérule relèvent d’une approche multifacette. Une série de mesures peut être prise pour limiter les risques d’infestation ou gérer un problème existant:
- Assèchement des structures: Réduction de l’humidité ambiante en dessous de 20%, ce qui rend l’environnement inadéquat pour la survie de la mérule.
- Amélioration de la ventilation: Surtout dans les sous-sols et espaces confinés où l’air stagnant favorise les conditions d’humidité.
- Isolation des matériaux sensibles: Utilisation de matériaux antifongiques ou de barrières physiques pour empêcher le contact entre le bois et les supports en béton.
- Traitement fongicide: Application de traitements chimiques pour éradiquer l’organisme là où il est légalement autorisé.
Dans le contexte français, la lutte contre la mérule est encadrée par la loi, notamment par la loi ALUR (pour l’accès au logement et un urbanisme rénové de 2014), qui oblige les vendeurs à informer les acheteurs de la présence d’une infection par la mérule lors de la transaction d’un bien immobilier.
La mérule n’attaque pas le béton mais les murs
En somme, si la mérule elle-même est incapable d’attaquer directement le béton, son impact sur un bâtiment peut indirectement affecter toutes les structures, y compris celles en béton, par la détérioration des éléments en bois et la propagation de son mycélium. Il est donc crucial d’être vigilant et de prendre les mesures préventives adéquates pour protéger son habitation.
Les propriétaires inquiets de la présence de mérule dans leur domicile peuvent s’informer davantage et solliciter des experts en contactant des associations spécialisées telles que la Société Française de Mycologie ou en consultant des sites de référence tels que celui de l’ANAH (Agence nationale de l’habitat) pour des conseils spécifiques sur l’éradication et la prévention de la mérule. En outre, il ne faut pas hésiter à faire appel à un professionnel pour une inspection et, si nécessaire, un traitement approprié de la mérule.
Pour une réponse définitive et approfondie aux problématiques posées par la mérule, l’intervention de spécialistes ainsi que le respect des consignes légales et des normes de construction restent les piliers de la préservation de la santé des bâtiments.